Débat : arrêtons d'attendre de Royal des coups d'éclats...elle est bien comme ça aussi !

Publié le par Jean-Jacques UM & Maryvonne ARTIS

La quasitotalité des commentateurs qui critiquent la prestation de Ségolène Royal ont une raison  commune : "elle n'a pas fait de coup d'éclat comme elle nous a habitué".  Or donc, Ségolène est condamnée à faire des coups d'éclats pour le plaisir des journalistes, dans le cas contraire tout ce qu'elle peut dire est critiquée.

Heureusement que tous les analystes n'ont pas d'elle une attente aussi réductrice que stupide. C'est le cas de Philippe Waucampt de Le Républicain lorrain qui pense qu'elle a beaucoup à perdre à faire des éclats.

 

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Editorial : Diesel
Plus ouvert que celui de 2006 – circonscrit aux seuls électeurs socialistes, nouveaux adhérents compris – l’exercice des primaires autorisées à tous est aussi plus incertain. C’est ce qui en fait tout son intérêt car le résultat n’est pas aussi plié que nous l’annoncent déjà les sondages. Et la confrontation qu’il autorise fournit l’occasion aux challengers de faire entendre leur voix. Et peut-être même de créer la surprise à l’occasion du second tour de cette consultation inédite chez nous : le corps électoral est difficile à cerner par avance. Et l’inéluctabilité d’une finale Hollande-Aubry ne s’impose pas d’elle-même, eu égard à la difficulté de distinguer sur le fond les deux favoris du moment.
 

L’effet d’aubaine est évident pour Montebourg et Valls. Moyennement connus, ils apparaissent cette fois en pleine lumière. Mais c’est pour Ségolène Royal que cette primaire et les débats qui l’accompagnent représentent une occasion de se refaire. Ou, à tout le moins, de créer la surprise. Face au sévère François Hollande et à la sérieuse Martine Aubry, la présidente de Poitou-Charentes dispose d’un atout considérable : elle a déjà gagné une primaire. Et surtout a concouru directement contre Nicolas Sarkozy à une élection présidentielle. Elle a pris de la bouteille, limé certaines aspérités. Et conservé le même culot phénoménal.

 

C’est donc de la candidate de 2007 que la surprise était à attendre, celle-ci ayant moins à perdre que les deux favoris de l’heure. L’erreur, pour elle, aurait été de renouveler l’exercice de critique pratiqué l’autre semaine à l’endroit de Hollande et Aubry, exercice au demeurant réussi dans la mesure où il la remettait alors en lumière. La championne de l’ordre social juste s’en est gardée cette fois-ci. L’aisance acquise lors de cette ascèse que constitue une présidentielle lui suffit à se poser face aux autres. La gymnastique convenue et un rien guindée que constituait le débat d’hier a conféré un côté amidonné à tous les candidats. Sauf à Ségolène. En revanche, elle a permis d’éviter affrontements et cacophonie qui auraient été préjudiciables à la crédibilité des protagonistes. Cette primaire fonctionne au diesel : démarrage lent mais économie d’énergie à la clé.

 

Philippe WAUCAMPT.
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