Royal, Aubry et Hollande divisés par la centrale de Flamanville

Publié le par Jean-Jacques UM & Maryvonne ARTIS

La centrale nucléaire de Flamanville et son chantier du réacteur EPR divisent les trois principaux candidats à la primaire socialiste. Royal est contre, Hollande est pour, Aubry ne sait pas trop. 

 

Ségolène Royal veut fermer la centrale de Flamanville SIPA

Sortir du nucléaire mais en préservant l'emploi dans ce secteur : c'est le dilemme des candidats à la primaire socialiste pour la présidentielle, surveillés de près par les écologistes. Dernière en date de ces difficultés à trancher, la centrale nucléaire de Flamanville, dans la Manche.

Ségolène Royal a annoncé vendredi que, si elle était élue présidente en 2012, elle fermerait la centrale. Une position beaucoup plus radicale que ses adversaires : Martine Aubry, notamment, ne s'est pas prononcée sur ce sujet, et François Hollande est favorable à la poursuite du chantier en cours.

''J'arrête Flamanville''

Le chantier en question concerne la construction d'une quatrième tranche de la centrale, avec la mise en service d'un réacteur EPR (réacteur pressurisé européen, de troisième génération). Initialement prévu pour 2012, le démarrage de ce réacteur a été repoussé à 2016 et les travaux se poursuivent.

« Si je suis élue, j'arrête Flamanville. Les autres ne sont pas aussi clairs que moi », affirme Ségolène Royal dans un entretien à Libération, ce samedi 24 septembre. Selon son porte-parole Guillaume Garot, l'objectif est « reconvertir le site, ses ingénieurs et ses techniciens dans la recherche sur le développement des énergies renouvelables et les technologies de démantèlement des infrastructures nucléaires ». Flamanville deviendrait ainsi un site de recherche « pour réussir la sortie du nucléaire en 40 ans », comme le prévoit Ségolène Royal dans son programme.

Dans un communiqué, l'organisation écologiste Greenpeace a « salué la proposition de Ségolène Royal, première des candidats socialistes à proposer l'arrêt du chantier du réacteur EPR, dont le coût minimum est déjà évalué à 6 milliards d'euros au lieu de 3,3 annoncés à l'origine ».

Question piège au débat télévisé

Flamanville est un point de divergence important entre les trois principaux des six candidats à la primaire socialiste. Martine Aubry reste prudente sur ce sujet, estimant qu' « il va bien falloir continuer à produire du nucléaire pendant 30 ans. Si on a déjà dépensé 4 millliards d'euros, si les avantages de Flamanville en matière de qualité, sécurité et puissance sont avérés, il vaut mieux utiliser Flamanville plutôt que de payer très cher pour rallonger la durée de vie de vieilles centrales », selon elle.

François Hollande pour sa part est le moins conciliant vis-à-vis des écologistes, se contentant, de manière pragmatique, de proposer une réduction, d'ici 2025, de 50 % de la part du nucléaire dans la production électrique française. Ce qui lui avait valu, lors du premier débat télévisé des six candidats à la primaire socialiste le 15 septembre sur France 2, la question piège de Martine Aubry sur ce sujet : « Et Flamanville ? »

Source : France Soir.

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J
<br /> La nécessité d'une sortie du nucléaire devient évidente pour les personnes qui s'informent un peu sérieusement sur la question. Alors, pour sortir de cette énergie dépassée, il ne faut pas<br /> s'obstiner avec le désastre financier de Flamanville. D'autant plus que ce réacteur aurait, s'il est malgré tout terminé dans quatre ans, un coût de production de l'électricité supérieur à celui de<br /> l'éolien et aussi du solaire photovoltaïque (pour les installations de un à douze mégawatts) :<br /> http://energeia.voila.net/solaire/baisse_prix.htm<br /> <br /> En dehors d'autres textes sur le nucléaire et les énergies renouvelables (sur le même site), voir cette étude de Global Chance sur la sortie du nucléaire en 20 ans, plus économique que d'y rester<br /> :<br /> http://www.global-chance.org/spip.php?article253<br /> <br /> L'Allemagne aura au moins 35% d'électricité renouvelable en 2020 (50% en 2030) et l'Ecosse 100% en 2020.<br /> <br /> Avec les atouts dont nous disposons avec notre situation géographique (éolien, solaire, énergies de la mer, géothermie, biomasse, hydraulique ...) nous pouvons aussi atteindre 100% d'électricité<br /> renouvelable en 2040 ou 2050.<br /> <br /> <br />
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